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​LE MONDE DEPUIS LE TOURNANT DES ANNÉES 1990

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En 1991, après la chute du mur de Berlin, l’implosion du bloc soviétique marque la fin de la guerre froide, débutée au lendemain de la Seconde Guerre mondiales. Qualifiés d’ « hyperpuissance », les États-Unis sont alors les seuls à dominer le monde. Mais les conflits se multiplient et se transforment, rendant l’organisation du monde complexe.

I. La fin d’un monde bipolaire

Quelles sont les transformations du monde au tournant des années 1990 ?

1. La fin de l’URSS

La guerre froide a mis à mal le modèle soviétique. Arrivé à la tête du pays en 1985, Mikhaïl Gorbatchev y fait le choix d’une nouvelle politique : la glasnost (transparence) et la perestroïka (restructuration) mettent fin à l’interventionnisme militaire de l’URSS et privilégient l’amélioration des conditions de vie des Soviétiques. Malgré ces réformes, le mécontentement de la population s’accroît.

* Modèle soviétique : il est à la fois économique et social.

* Interventionnisme : opérations militaires engagées hors du bloc soviétique, par exemple en Afghanistan (1979-1989).

I. Bipolaire

Affaibli par les mouvements de contestations démocratiques en Pologne et en Hongrie, puis par la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, le bloc soviétique se fissure.
En décembre 1989, la rencontre entre Gorbatchev et le Président américain, Bush, marque la fin de la guerre froide. Progressivement, les Républiques soviétiques prennent leur indépendance. La multiplication des mouvements de contestation conduit Gorbatchev à démissionner, provoquant l’éclatement puis la disparition de l’URSS en 1991.

2. Les recompositions de l’ancien bloc soviétique

Entre 1990 et 1991, de nouveaux États indépendants se créent sur le territoire de l’ancienne URSS : au nord, Russie ; à l’ouest, Républiques baltes, Ukraine et Biélorussie ; au sud, Arménie, Azerbaïdjan, Moldavie et Géorgie ; en Asie centrale, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Turkménistan.

Les uns après les autres, les PECO redevenus autonomes, entament leur transition démocratique ; ils s’orientent vers le capitalisme et l’économie de marché. La Russie tente de maintenir son autorité dans certaines régions stratégiques comme la Tchétchénie dans le Caucase.

*  PECO : Pays d’Europe Centrale et Orientale. Par exemple, Pologne, Hongrie...

3. Les Etats-Unis, seul au monde ?

L’URSS démantelée, le monde n’est désormais plus organisé en deux blocs et, selon l’expression de G. Bush, « un nouvel ordre mondial » est né en 1990. Le modèle démocratique et l’économie de marché l’emportent sur le modèle soviétique. Les États-Unis apparaissent comme la seule « hyperpuissance » dans le monde.
En prenant appui sur l’ONU, sur les plans militaires, politiques et culturels, les États-Unis s’engagent dans plusieurs conflits, comme la guerre du Golfe en 1990, où ils prennent la tête de la coalition pour stopper l’invasion du Koweït par Saddam Hussein.

II. À la recherche d’un nouvel ordre mondial

Comment le monde actuel est-il devenu complexe et multipolaire ?

1. Nouvelles menaces, nouveaux enjeux, nouveaux conflits.

L’illusion d’un nouvel ordre mondial fondé sur la paix ne résiste pas face à la multiplication de nouvelles menaces, crises et conflits. Alors que la prolifération des armes nucléaires reste au cœur des préoccupations internationales, les conflits se régionalisent, les guerres civiles se multiplient avec des conséquences désastreuses pour les populations civiles, allant parfois jusqu’au génocide (Rwanda, Srebrenica).
Le terrorisme devient un moyen de guerre asymétrique contre les puissances installées. Les attentats du 11 septembre 2001 sur territoire des États-Unis, en sont un exemple très spectaculaire.
A cela s’ajoutent les préoccupations liées à l’environnement, en particulier le réchauffement climatique et ses conséquences à la fois pour la planète et l’humanité. De plus, les tensions pur la gestion des ressources naturelles s’accentuent, par exemple sur le partage de l’eau.

* Génocide : extermination systématique et programmée d’un groupe d’humains en fonction de leur nationalité, leur ethnie, leur race, leur religion.

* Terrorisme : usage de la violence et de la terreur dans le but d’imposer des idées politiques.

* Guerre asymétrique : conflit opposant les forces militaires classiques d’un État à des opposants faiblement équipés mais tirant leur force de leur stratégie.

II. Nouvel ordre

2. Un monde complexe et multipolaire

Les États-Unis restent la seule puissance capable d’intervenir militairement partout dans le monde. Après une phase interventionniste, et des actions conduites avec ou sans l’ONU, ils se désengagent progressivement. 
La fin de la guerre froide a permis à l’ONU de retrouver un rôle international avec la multiplication des actions afin de préserver la paix et la mise en place d’une justice internationale habilitée à poursuivre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. 
Le groupe des pays influents s’élargit : le G8 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada et Russie) devient le G20 en 1999 en intégrant les pays émergents, dont certains se sont organisés autour des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
D’autres acteurs s’interposent entre les États, comme des organisations intergouvernementales (OMC : Organisation Mondiale du Commerce) ou des organisations non gouvernementales (ONG : Médecins sans frontières, Amnesty International), ainsi que des sociétés transnationales (FTN) qui, par leur poids économique, ne peuvent plus être ignorées.
Le développement des moyens de communication donnent la parole à un nouvel acteur sur la scène mondiale : l’opinion publique. Le mouvement populaire des « Indignés », les manifestants du « printemps arabe », s’emparent des NTIC pour donner une dimension mondiale à leurs luttes.

EN RESUME

1. La fin d’un monde bipolaire

  • Les années 1990 marquent la fin de la guerre froide, affrontement Est-Ouest qui dominait les relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, opposant les démocraties libérales guidées par les États-Unis au bloc communiste dominé par l’URSS. Le bloc de l’Est, fragilisé par les contestations populaires, se fissure ; la chute du mur de Berlin en 1989 accélère son déclin.

  • L’URSS disparaît en 1991, laissant les États-Unis seuls « gendarmes » du monde. Ceux-ci multiplient les interventions militaires (Irak, Soudan, Kosovo) pour garantir la paix. Mais les tensions politiques, religieuses, ethniques se multiplient, débouchant sur de véritables génocides (Rwanda, ex-Yougoslavie).

2. A la recherche d’un nouvel ordre mondial

  • Omniprésents à l’échelle mondiale, les États-Unis sont de plus en plus critiqués. Les puissances émergentes – avec, au premier rang, la Chine – mettent à mal leur domination économique. L’anti-américanisme se manifeste dans de nombreux pays (Syrie, Iran). Les attentats terroristes du 11 septembre 2001, revendiqués par Al-Qaïda, frappent pour la première fois de leur histoire le cœur des États-Unis.

  • Ces attentats marquent une nouvelle organisation d’un monde devenu multipolaire. Les conflits localisés se multiplient en Afrique, les mouvements de contestation populaire se développent, amplifiés par l’usage d’Internet. De nouvelles sources de tensions liées à l’utilisation des ressources planétaires font du développement durable un nouvel enjeu majeur.

Situation 1 : La Chute du mur de Berlin

Mur Berlin

    Le mur de Berlin, « le mur de la honte », construit en 1961, est un symbole majeur de la guerre froide parce qu’il matérialise ce monde bipolaire, la séparation entre les deux blocs.

 

1985, La nouvelle politique soviétique
Arrivé à la tête de l’URSS, en 1985, dans un Etat sinistré économiquement, Mickaël Gorbatchev donne la priorité aux réformes pour transformer une économie à bout de souffle. Il réduit les dépenses militaires et décide ne plus intervenir dans les affaires des pays de l’Europe de l’Est, où de plus en plus d’opposants contestent le modèle soviétique.
Ainsi, entre 1989 et 1991, les régimes communistes tombent les uns après les autres.

La nuit du 9 au 10 novembre 1989
Le mur de Berlin, construit en 1961, cesse d’être une frontière entre les parties Ouest et Est de la ville au soir du 9 novembre 1989. 
A la suite de l’ouverture du rideau de fer entre l’Autriche et la Hongrie, quelques mois plus tôt, en mai 1989, des milliers d’Allemands de l’Est gagnent la RFA (Ouest), ou organisent des manifestations pour obtenir des réformes et plus de libertés.
Le soir du 9 novembre, après un communiqué confus de la part des autorités de la RDA (Est), le Mur tombe sous la pression des Berlinois, alors que les gardes restent passifs.

12 septembre 1990, l’Allemagne réunifiée
Lors des premières élections libres, de nombreux Allemands réclament l’unité de leur pays. Le 12 septembre 1990, un traité est signé par les deux États (RDA et RFA) et les puissances occupantes (France, États-Unis, Grande Bretagne). L’Allemagne redevient une État souverain. L’Allemagne, divisée, depuis 1949, entre RFA et RDA, se réunifie.

    La chute du mur de Berlin, en novembre 1989, marque un tournant majeur dans les relations internationales ; il annonce l’effondrement du bloc de l’Est et l’avènement de la puissance américaine. D’un monde bipolaire, on passe alors à un monde unipolaire désormais dominé par une seule puissance, les États-Unis, qualifiée d’hyperpuissance. 

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Mikhaïl Gorbatchev

(né en 1931)

Dirigeant de l’URSS de 1985 à 1991. Il tente de faire sortir son pays du contexte de la guerre froide. Ses réformes importantes se soldent par des échecs et l’obligent à démissionner provoquant la disparition de l’URSS. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1990 pour sa contribution à la fin de la guerre froide.

Situation 2 : Le 11 septembre 2001

    Depuis le tournant des années 1990, on a vu se multiplier les actes terroristes. Alors que certains croyaient à l’établissement d’un « nouvel ordre mondial », un groupe terroriste, Al-Qaïda, commet le 11 septembre 2001 trois attentats sur le territoire américain. L’hyperpuissance américaine est attaquée sur son propre territoire.

 

Mardi 11 septembre 2001, 8h 46min 40s.
    Le 11 septembre 2001, deux avions de la compagnie American Airlines percutent les deux tours du World Trade Center de New York, un autre avion s’écrase sur le Pentagone à Washington, et un quatrième en Pennsylvanie. Les attentats sont rapidement attribués au réseau terroriste Al-Qaïda dirigé par Oussama ben Laden. Les images retransmises en direct sur toutes les chaînes de télévision plongent le monde entier dans la stupéfaction.
   Au-delà des victimes et des destructions matérielles, ces attentats deviennent le symbole d’une atteinte à la puissance des États-Unis. Pour la première fois de son histoire, la première puissance économique et militaire mondiale est attaquée au cœur de son territoire. Les pays prennent conscience d’une guerre d’un type nouveau.

Les États-Unis, fragilisés mais offensifs

    Geroge W. Bush, Président des États-Unis, engage la lutte contre le terrorisme. Une coalition internationale se forme et renverse, en décembre, le régime islamiste des Talibans qui hébergeait les camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan.
   Alors que les attentats se multiplient (Tunisie, Bali, Kenya), les États-Unis déploient des moyens militaires et diplomatiques importants pour poursuivre leur guerre contre le terrorisme, tout particulièrement contre « l’axe du mal », c’est-à-dire les pays susceptibles de posséder des armes de destruction massive et qui apportent leur soutien aux réseaux terroristes, parmi lesquels l’Irak, la Corée du Nord, l’Iran, la Libye et le Soudan.

Un nouvel ordre mondial ?
    Depuis les attentats du . Septembre, les États-Unis restent présents sur la scène mondiale et engagent des actions préventives contre leurs ennemis, avec ou sans l’accord de l’ONU. Ainsi, en 2003, sans accord, ils attaquent l’Irak de Saddam Hussein. Bien qu’ils soient toujours la première puissance mondiale, ils subissent des échecs dans leur volonté d’être les « gendarmes du monde ». Leurs actions sont contestées dans de nombreux pays et leur image fortement dégradée.

11 sept 2001
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Oussama Ben Laden
(1957-2011)

Issu d’une riche saoudienne, il est un adversaire fanatique des États-Unis et de l’Occident.
Ayant revendiqué les attentats du 11 septembre 2001, il dirigeait depuis le Pakistan le réseau terroriste Al-Qaïda.

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George W. Bush
(né en 1946)

Fils de H. W. Bush et Républicain comme lui, il est élu difficilement en 2000 à la présidence des États-Unis.
Après les attentats du 11 septembre 2001, il déclare la guerre au terrorisme et décide d’intervenir militairement en Afghanistan, pus en Irak.

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