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​LE MONDE DEPUIS LE TOURNANT DES ANNÉES 1990

Dossier d'étude

SEANCE 2
INCERTITUDES ET CRISES DU MONDE ACTUEL

Les États Unis sont ils toujours le « gendarme du monde » ?

Dans les années 90 les États Unis étaient considérés comme le « gendarme du monde », intervenant dans de nombreux conflits, sous la houlette de l’ONU. Mais à partir des années 2000 la domination des États Unis est contestée

I. Le 11 Septembre 2001
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Doc 1. Qui est Oussama Ben Laden ?

 

  • Né en 1957 à Riyad (Arabie Saoudite).

  • Recruté par la CIA et allié des USA contre l’URSS de 1979 à 1989, lors de la tentative d’invasion de l’Afghanistan par l’URSS.

  • Fonde Al-Qaïda en 1987.

  • 1990 : Fin de la guerre contre l’URSS : les États-Unis et l’Arabie Saoudite cessent de le financer.

  • Rupture avec les États-Unis et l’Arabie Saoudite en 1990-1991, au moment de la Guerre du Golfe. Il reproche à l’Arabie Saoudite d’accueillir des soldats américains sur son sol, et n’accepte pas que des « infidèles » puissent « souiller le sol sacré ».

Doc 2. Une organisation déjà connue

  • 29 décembre 1992 (Yémen) : deux explosions à la bombe dans des hôtels hébergeant des soldats américains.

  • 26 février 1993 (États-Unis) : attentat à l'explosif au World Trade Center : six morts et un millier de blessés.

  • Novembre 1996 (Philippines) : une bombe est trouvée sous un pont de la ville de Manille que devait emprunter le convoi du président Bill Clinton en visite.

  • 23 février 1998 : Lancement d’une fatwa incitant à « tuer les Américains et leurs alliés, civils ou militaires, où que ce soit ».

  • 7 août 1998 (Kenya et Tanzanie) : attentats aux voitures piégées près des ambassades américaines de Nairobi et de Dar es Salaam : 224 morts.

  • 12 octobre 2000 (Yémen) : 17 américains tués et 50 blessés dans une attaque suicide contre un navire américain.

Doc 3. Le bilan des attentats du 11 septembre 2001

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Doc 4. Les motivations de Ben Laden

 

  • Déclaration du 07/10/01 : « Je jure par Dieu que l'Amérique ne connaîtra plus jamais la sécurité avant que la Palestine ne la connaisse et avant que toutes les armées occidentales athées ne quittent les terres saintes. »

  • Déclaration de mai 2002 : « La guerre est entre nous et les juifs. Tout pays qui se place du côté des juifs n'a qu'à s'en prendre à lui-même. »

Déclarations par vidéos de Ben Laden

Doc 5. Discours de George W. Bush

 

Le peuple américain doit savoir que nous faisons face à un ennemi différent de tous ceux qui nous ont combattus. Il se cache dans l’ombre et n’a aucun respect pour la vie humaine. Nous serons patients et déterminés. Cette bataille sera longue et nécessitera une résolution sans faille. Mais, n’ayez aucun doute, nous l’emporterons. Les pays épris de liberté sont à nos côtés. Ce sera un combat monumental du Bien contre le Mal. Mais le Bien l’emportera.

Discours de George W. Bush,
12 septembre 2001

Doc 6. « L’axe du Mal »

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Doc 7. La guerre en Afghanistan

 

Le 7 octobre 2001, les États-Unis attaquent l’Afghanistan, où Ben Laden se cache. Les Talibans sont rapidement chassés du pouvoir, mais ils se lancent dans une véritable guérilla. Les États-Unis ne quitteront l’Afghanistan qu’en 2014.

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Doc 8. La guerre en Irak

 

Le 20 mars 2003, l’armée américaine envahit l’Irak. Le Président Bush affirme à tort que le pays détient des armes de destruction massive. Saddam Hussein est capturé et exécuté. Les États-Unis quitteront le pays en décembre 2011.

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Doc 9. Interview d’Olivier Roy, politologue et spécialiste de l’Islam

 

[Le 11 septembre] a accéléré les choses, ça a exacerbé les tensions. Notamment, il a permis à Bush de faire accepter la guerre qu'il voulait mener en Irak auprès de l'électorat américain, même si elle était prévue bien avant les attentats. Le seul événement qui n'était pas prévu et que le 11 septembre a créé est l'intervention militaire occidentale en Afghanistan. L'Occident n'aimait pas les talibans, mais personne n'imaginait une intervention militaire pour libérer la femme afghane de la burqa. On y est allé pour des raisons contingentes, parce qu'Oussama ben Laden était en Afghanistan. Et c'est pour ça que nous allons éventuellement tous partir de l'Afghanistan.

Olivier Roy, lapresse.ca, 11 septembre 2010.

Doc 10. Interview de Reed Brody, conseiller juridique et porte-parole de Human Rights Watch*

Il y a eu un avant 11 Septembre et un après 11 Septembre. Après le 11 Septembre, les gants sont tombés. C’est à ce moment-là que l’administration Bush a commencé à élaborer un nouvel ensemble de politiques, de procédures et de pratiques pour les détenus capturés. Ainsi ont-ils trouvé toutes sortes d’astuces pour que leur conduite échappe à toute possibilité de contrôle: création de prisons extraterritoriales comme la base de Guantanamo à Cuba, transfert des détenus les plus recherchés dans des « lieux secrets » - où ils ont effectivement « disparu » -, « transfert », sans aucun procès, des personnes soupçonnées d'appartenir à Al-Qaïda vers des pays où la torture est communément utilisée (Syrie, Egypte, Libye) afin de leur soutirer des informations.

Le 11 Septembre, soudainement, le monde s’est imposé chez nous – et la fameuse question qui revenait sur les lèvres de chacun était « pourquoi nous détestent-ils ? » La réponse banale de Bush lors d’un discours au Congrès le 21 septembre fut : « Ils haïssent nos libertés » - libertés qu’il a entrepris d’ébranler. Ce qui aurait pu pousser à la quête d’un terrain d’entente a provoqué un cowboy arrogant et une réaction militaire. Chose intéressante, le nombre d’Américains qui pensent que les attaques pourraient avoir été motivées par quelque chose que « les États-Unis aurait mal fait en traitant avec d’autres pays », croît nettement depuis dix ans.

Bush a fait exactement ce que Oussama Ben Laden espérait qu’il fasse : il a réagit excessivement. Il a envoyé les États-Unis dans deux guerres toujours non résolues et débuté une guerre sans fin contre le terrorisme, caractérisée par l’humiliation des prisonniers musulmans. Ces guerres ont considérablement entaché le pouvoir et le prestige américain, mais surtout, elles ont rendu nos ennemis plus forts. Elles ont engendré plus de terroristes qu’elles n’en ont tués.
 

Reed Brody, Paris Match, 09 septembre 2011.

*Human Rights Watch : organisation non gouvernementale internationale qui se donne pour mission de défendre les droits de l'homme.

Schéma de synthèse
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II. La contestation de la puissance américaine

Doc 1. « Irak : l’Europe se rebiffe » : dessin de Plantu dans Le Monde, 4 Octobre 2002

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Octobre 2002 : la CIA publie un rapport selon lequel l’Irak se serait constitué un stock d'armes de destruction massives, et ce malgré l'interdiction de l'ONU. En réalité, les États-Unis cherchent un prétexte pour attaquer l'Irak. Mais l'Allemagne et surtout la France tentent d'empêcher une guerre qui risquerait de déstabiliser la région. Les États-Unis et le Royaume-Uni décident d’attaquer l’Irak sans l’accord du Conseil de sécurité.

Doc 2. La Corée du Nord provoque le monde, dessin de Chapatte, 2006

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En 2006, le dirigeant nord-coréen Kim Jung Il défie la communauté internationale en procédant à des essais nucléaires. Depuis, la Corée du Nord aurait effectué plusieurs essais nucléaires, malgré les sanctions internationales.

Doc 3. La montée en puissance de la Chine

 

Sur le plan économique, la Chine semble pour l’heure avoir la main, même si les jeux sont loin d’être faits pour cette puissance de 1,3 milliards d’habitants qui fait face à de multiples enjeux sociaux à l’intérieur de ses frontières : le régime de Pékin détient 800 milliards de dollars en bons du Trésor américain et finance ainsi une partie de la dette des États-Unis. […] Dans le domaine militaire, elle poursuit un programme de modernisation de ses systèmes de transmission, de ses missiles antinavires, de ses fusées balistiques. […] Depuis quelques années, la Chine veut convaincre qu’elle continue son « ascension pacifique », selon la terminologie officielle. Elle prend part des opérations de maintien de la paix, elle multiplie à l’étranger son réseau des « maisons de la culture » pour vanter la grandeur de sa civilisation, elle ne cesse de tenter de conjurer l’image d’une Chine menaçant l’équilibre du monde.

Bruno Philip, Bilan Géostratégie, Le Monde, 2010.

Doc 4. Syrie : nouveau veto russo-chinois à l'ONU

La diplomatie onusienne est toujours aussi impuissante. Une nouvelle fois, la Russie et la Chine ont opposé leur veto jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions. Il s'agit du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l'ONU pour faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie, il y a seize mois. Les deux premiers datent d'octobre 2011 et de février 2012. 
Le projet de résolution occidental, déposé par la France, les États-Unis, l'Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni, brandissait la menace de sanctions économiques contre Damas si les forces syriennes ne cessaient pas d'utiliser leurs armes lourdes contre l'opposition dans les dix jours.
Pour l’ambassadeur français Gérard Araud, « il est clair que la Russie ne vise qu'à laisser plus de temps au régime syrien pour écraser l'opposition ». Pour Moscou et Pékin, a-t-il ajouté, « on est semble-t-il toujours trop dur avec les dictateurs sanguinaires ». 

Europe1.fr, 19 juillet 2012

Schéma de synthèse
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