Capacité travaillée :
Décrire le circuit d’un produit
Doc.1 Les étoffes indiennes : des pièces de tissu qui viennent d’Inde
Au XVIIIe siècle, les tissus représentent près de 60 % de la valeur de toutes les importations depuis les Indes orientales.
« C’est de la ville de Tranquebar et de la côte de Coromandel que viennent les plus belles chittes (1) et autres toiles rayées et à fleur de toutes façons dont on voit une si grande abondance en France. La plus fine toile vient du Bengale que l’on met en ouvrage à Masulipatam. […] Une pièce d’étoffe rayée ou à fleur de quelle couleur que ce soit de 15 ou 16 coudées n’y coûte qu’un écu, un bon matelas de ouate, qui vaudrait en France 20 écus n’en vaudra que deux à Tranquebar »
François de l’Estra, Relation ou journal d’un voyage nouvellement fait
dans les Indes orientales entre 1671 et 1675.
(1) Chittes : toiles de coton peintes.
Doc.2 La production des étoffes en Inde au XVIIIe siècle
Doc.3 Les routes maritimes de la Compagnie française des Indes orientales
De Lorient aux comptoirs d’Asie, aller-retour, les voyages durent de 14 à 26 mois (dont 11 à 20 mois en mer).
Doc.4 Un navire négrier : la Marie-Séraphique
La Marie-Séraphique est un navire nantais construit pour la traite. Il fait un voyage qui le mène de Nantes à Louango (actuelle Angola). À son bord, se trouvent de nombreuses étoffes indiennes et autres tissus d’Inde qui deviennent des « pièces de traite » servant à l’échange des esclaves. Les étoffes indiennes ont été interdites en France en 1686 par Louvois, ministre de Louis XIV. La traite sert de débouché pour les marchandises désormais prohibées.
« Prix des captifs :
Quantité de marchandises que l’on donne par tête de captif. Pour un homme : chittes de Pondichéry, 10 à 12 pièces, ou 12 pièces de guinées bleues pour un homme, 10 pour une femme ; ou 16 pièces de tapsels, pour un homme, 10 pour une femme. »
W. Boman, Voyage de Guinée, Utrecht, 1705.
Sont aussi cités les salempores blancs et bleus, les guinées blanches, les nicanées, les bastas, les limineas, les mouchoirs de Pondichéry, mais sans référence au nombre de pièces pour un homme ou pour une femme.
Plan, profil et distribution du navire la Marie-Séraphique, vers 1770, Musée d’histoire de Nantes.